[Première page]
 [
Page Précédente] [Page suivante]
 [
Table des Matières] 

L’ENSEIGNEMENT

     Sous l’Ancien Régime, les maîtres d’école, reconnaissables aux plumes d’oie qu’ils portaient à leur chapeau se louaient dans les foires, ou allaient de village en village, donnant quelques notions de lecture et d’écriture, touchant un salaire de misère. Dans les campagnes, seuls, quelques enfants apprenaient des rudiments de lecture et d’écriture surtout pour savoir signer un document, un acte de mariage, etc. Le plus souvent, ils participaient aux travaux des champs, gardaient les bêtes, s’occupaient des frères et sœurs plus jeunes, ou bien, commençaient à gagner leur vie.

     A Mant, d’après un document datant du 14 mars 1779, un instituteur, payé par la municipalité, dispensait son savoir. Il se nommait Claverie et recevait cinquante livres.

Extrait : Recettes et dépenses de 1779

 

     D’après les archives municipales, une circulaire du Préfet, datant de 1804 donnait l’autorisation d’ouvrir une école primaire. Dans notre commune, l’instituteur nommé par le conseil municipal en 1806, se nommait Mr Teulé et habitait au "Coustè". Il percevait de la commune 13 F par an pour le logement. Les parents devaient payer 5 F par an pour chaque élève. Certains enfants désignés par le conseil municipal et appartenant à des familles nécessiteuses recevaient l’instruction gratuite. L’école, qui était à côté du presbytère servait également de mairie. Quand les réunions du conseil avaient lieu pendant la classe, l’instituteur continuait son travail au grenier. Dans certaines communes, le maître groupait ses élèves dans le clocher, d’autres dans des pièces très exiguës, éclairées par de toutes petites ouvertures, mal aérées. ( Mon arrière grand-père faisait la classe sous le porche de l’église de Séby dans les Pyrénées Atlantiques).

     La loi Guizot, votée le 28 juin 1833, oblige les communes à entretenir une école gratuite pour les pauvres, payante pour les riches. Cette loi demande aux maîtres d’avoir 18 ans, de posséder un certificat de capacité et de bonnes mœurs.

     La loi Falloux de 1850, oblige les communes de plus de 800 habitants à ouvrir une école de filles. C’est en 1854, que fut ouverte la première école de filles et que fut nommée une institutrice. En 1860, le taux de rétribution scolaire était de 0,75 F par mois pour les filles qui apprennent à lire, et 1,25 F par mois pour celles qui apprennent à lire et à écrire. Depuis 1854, une école de garçons et une école de filles fonctionnent régulièrement dans le village. A partir de 1868, le conseil municipal établit chaque année une liste d’enfants recevant l’instruction gratuite. En 1868, 18 garçons et 16 filles, en 1871, 26 garçons et 20 filles. Cependant, la fréquentation scolaire est loin d’être satisfaisante. Beaucoup d’enfants restent chez eux pour aider aux travaux des champs, garder les troupeaux ou sont placés très jeunes comme domestiques. En 1880, le conseil municipal autorise les instituteurs à renvoyer les enfants qui ont un mois d’absence dans le trimestre.

     Puis sont votées les lois scolaires de la troisième république (lois Jules Ferry). L’enseignement primaire est gratuit ( 16 juin 1881) l’enseignement primaire est obligatoire et laïque (28 mars 1882).

     A Mant, le 20 mai 1882, le conseil municipal se réunit pour créer une commission scolaire. La caisse des écoles est créée, et en 1885, l’école des filles est transférée à "Houan", (Cadillon). Cette école, bâtie en 1884, devait être une école de filles dirigée par des religieuses, mais le 26 février 1886, elle est acceptée comme école communale par l’Inspecteur d’Académie. L’école de garçons sera également transférée à "Houan". Cependant cet établissement n’est prêté qu’à titre provisoire à la commune ; en effet, il appartenait à Monsieur l’Abbé Dubedout, curé de Brocas et fils de Madame Dubedout institutrice.

     Le conseil municipal décide dès 1886, d’acheter un terrain près de Hounteyque où sera construite l’école de garçons. La même année, la commune achète à côté de l’église une maison pour le logement des instituteurs, la mairie, l’école des filles.

     Les salles de classe de l’époque sont rudimentaires. Une estrade pour le maître, des pupitres à deux ou plusieurs places, un gros poêle que parfois les élèves allument eux-mêmes, quelques cartes de géographie sur les murs, un tableau noir, sont le mobilier principal. Pour se rendre à l’école, les enfants, chaussés de sabots ou de galoches empruntent des routes caillouteuses et souvent boueuses. Ils parcourent plusieurs kilomètres, le repas très sommaire de midi dans le sac, pour arriver à l’heure à l’école. Le jeudi est le jour de congé. Avant 1894, les grandes vacances ne duraient qu’un mois (septembre), les congés dans l’année ne comportaient que quelques jours à Pâques, trois jours à Carnaval, quelques jours fériés, le jour de la fête patronale et le jour des morts. Après 1894, les grandes vacances commencent le 15 août pour se terminer le 1er octobre. Plus tard en 1922, elles dureront deux mois du 31 juillet au 1er octobre.

     En octobre 1923, les classes de Mant sont géminées, c’est à dire que garçons et filles de 5 à 9 ans sont dans la même classe sous la direction de l’institutrice ; les garçons et filles de 9 à 12 ans sont dans l’autre classe sous la direction de l’instituteur. Les raisons invoquées sont les suivantes : en arrivant en classe les enfants ne savent pas parler français, il faut pendant longtemps des leçons spéciales avant de comprendre ce qui se fait en classe, leçons qu’il est impossible au maître de pouvoir leur donner avec tous les cours. Le conseil municipal donne un avis favorable le 27 Mai 1923 à l’établissement de la coéducation dans les deux classes de Mant, les enfants de chaque sexe devant être séparés aux récréations. Le conseil municipal attribuait les congés scolaires. En 1925, les élèves avaient deux jours le mardi-gras, trois jours à Pâques, le lundi de la fête de Mant.

     A cette époque, la classe des petits se trouvait dans le bourg et celle des grands à l’école actuelle. Avant la dernière guerre, les enfants allaient à l’école jusqu’à l’âge de 12 ans, et plusieurs la quittaient avec le Certificat d’études Primaires. Cet examen créé en 1834, supprimé en 1849, restauré, remanié en 1882, reste toujours présent chez les anciens. Après la guerre, avec l’obligation d’envoyer les enfants à l’école jusqu’à l’âge de 14 ans, et l’augmentation des effectifs scolaires, les deux classes ont été surchargées. Je me souviens d’avoir eu de 35 à 43 élèves de 1955 à 1959. En 1969, le Certificat d’études étant supprimé, tous les élèves partent en sixième à 11 ou 12 ans (6e normale ou 6e de transition).

L'école de Mant en 1993

 

     C’est donc en 1969, qu’une classe a été supprimée et que j’ai enseigné dans une classe unique avec des élèves de 5 à 12 ans. En 1975, l’effectif était de 28 élèves. Un projet de regroupement avait échoué en 1972. Après mon départ, en juin 1975, et l’arrivée de Mme Brettes, le regroupement a été créé en 1976 pour repousser à une lointaine échéance les perspectives de fermeture de classe et permettre une meilleure scolarisation des enfants. La commune de Mant décide de s’associer aux communes de Monségur, Monget, Morganx en vue de la création d’un syndicat à vocation unique, qui portera le nom de Regroupement des coteaux du Luy ou des quatre M (Mant, Monget, Monségur, Morganx). Ce regroupement a été le premier dans le département des Landes. Le syndicat dont le siège est à Monségur, a eu pour but de créer un regroupement scolaire intercommunal par classe de niveaux et la répartition des charges pour chaque commune. La population diminuant dans chaque village et le nombre des naissances étant insuffisant, une classe a été supprimée à Monségur. Le "Regroupement des coteaux du Luy" a été dissous en 1995. La fusion des deux R P I (Peyre, Poudenx, Lacrabe), (Mant, Monget, Monségur et Morganx) s’est réalisée pour la rentrée 95 sous le nom : le S I V U scolaire "Les sept collines".

     Quelques noms d’instituteurs :

     Jean Teulé,1804, Jean-Baptiste Pedegaits,1855, Louis Saint-Martin, 1867, Monsieur Dubedout, 1868, Catherine Tauzin, 1869, Jean Aubin, 1871, Romain Lalanne, 1875, Madame Dubedout, 1885. De 1887 à 1894, Monsieur Dumartin, qui, pour des raisons personnelles, s’est expatrié en Argentine, mais qui a pendant plusieurs années entretenu une correspondance avec le maire de l’époque, Marcel Péré, grand-père de Gaston Castaignos.

     A l’école des petits se sont succédées de 1919 à 1968 : Henriette Laborde (1919-1951), Micheline Fringan (1951-1955), Odette Castaignos 1955-1968), Geneviève Bellarot (1968-1969).

     A l’école des grands : Eloi Laborde (1919-1949), Odette Castaignos (1949-1950), Michel Delas (1950-1951), Jean Fringan (1951-1955), Jean Lagière (1955-1956), Yvette Lahitton (1956-1957), Michel Langlade (1957-1968), Odette Castaignos (1968-1969).

     Classe unique : Odette Castaignos (1969-1975), Mireille Brethes (1975-1976).

     Avec le regroupement : Mireille Brethes (1976-1995), Geneviève Bellarot depuis 1995.

Photo de classe 1927

Photo de classe 1932

Photo de classe 1938

Photo de classe 1950

Photo de classe 1955

Photo de classe 1961

 

 [Première page]
 [
Page Précédente] [Haut de page] [Page suivante]
 [
Table des Matières]