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L’AGRICULTURE D’AUJOURD’HUI

     Actuellement, à Mant, comme dans toute la campagne française, la société rurale a subi de grands bouleversements. L’industrialisation, le développement des échanges, la révolution des transports ont arraché les campagnes à leur isolement. La révolution agraire, juridique qui intéresse le régime de la propriété, les nouvelles techniques qui ont modifié le travail de la terre ont permis la modernisation de l’agriculture. Chaque agriculteur acquiert une formation technique, complétée par des stages, des voyages, des visites de techniciens...L’agriculture est étroitement liée au laboratoire agronomique : recherche des procédés les plus rationnels, sélection des semences, amélioration des espèces animales.

     Si vers 1950, la faiblesse des rendements en grains était une des principales raisons de la stagnation de la culture du maïs, l’introduction des maïs hybrides a transformé l’économie. En même temps ont été utilisés les tracteurs, à Mant (vers 1951-1952), les nouvelles semences de maïs, les désherbants, les insecticides. Les meilleures variétés locales "grand roux basque" ou "maïs blanc des Landes" donnaient au maximum de 35 à 45 qx/ha. Actuellement les rendements peuvent atteindre de 80 à 120 qx/ha avec les nouvelles variétés de maïs. La généralisation des arrosages partout où l’eau est disponible assure de plus en plus les producteurs contre les conséquences de la sécheresse. Des lacs alimentés par les rivières permettent d’arroser le maïs quand la pluie ne tombe pas suffisamment. De petites exploitations qui pratiquaient l’autoconsommation ont disparu, beaucoup se sont spécialisées et la population active agricole a diminué.

     Par contre la surface agricole utile, (S.A.U.) a augmenté grâce au défrichement des landes, des friches, des terrains boisés. Ainsi dès 1960 les deux communes voisines de Mant et de Samadet ont décidé d’entreprendre une opération d’aménagement foncier, qui intéressait 1300 ha de terrains situés entre les deux villages à l’intérieur d’un rectangle de 6 km 200 de longueur sur 2 km 100 de largeur moyenne, orienté nord-est-sud-est (ce qu’on appelait "la lande basse").Ce remembrement, le premier tenté dans les Landes sur une grande échelle, a été subventionné à 80% par l’Etat, André Passicos ayant sa soeur Louise, mariée au frère du gendre du Président Coty. Le morcellement de la propriété répartie entre tous les propriétaires et son parcellement excessif s’ajoutant à un assainissement médiocre, avaient entraîné l’abandon de ce territoire à la végétation spontanée. L’agriculteur n’en tirait qu’un faible profit, "en soutrage" et en pins. Une étude des sols confiée au Centre de Recherches Agronomiques de Montpellier permit de s’assurer de la vocation agricole de ces terres et les travaux démarrèrent en Novembre 1961 :

     - Défrichement d’une surface globale de 700 ha, 600 ha de terrains ne devant pas être touchés, soit 300 ha environ en raison de leur situation en pente accentuée, et le surplus en raison de l’opposition des propriétaires.

     - Assainissement du périmètre par rectification et recalibrage des émissaires principaux, et creusement de collecteurs secondaires et tertiaires. Ces travaux auront intéressé au total 45 km de ruisseaux et fossés, pour un volume de 50 000 m3 de terrassements.

     - Création d’une voie d’exploitation représentée par 41 km de chemins, dont 11 ont été empierrés et goudronnés en raison de la circulation dense qu’ils doivent supporter.

     Parallèlement, ont été conduites les opérations de remembrement de cette zone. Le nouveau lotissement a été piqueté provisoirement en 1964, pour permettre aux agriculteurs de travailler dès cette année leurs nouvelles parcelles. Les investissements ont été élevés, mais la participation de l’Etat y aura été tout particulièrement importante 84 % en moyenne, s’agissant là de la première opération du genre réalisée dans le Département des Landes. Sur le plan économique, la surface agricole de la commune de Mant a augmenté et les exploitants ont compris les avantages d’avoir des parcelles plus grandes qui leur procurent une économie de temps et d’efforts. Un deuxième remembrement a eu lieu dans la plaine du Luy en 1969.

     Actuellement en 1997, un troisième remembrement est en cours.

     La surface agricole utile de la commune est de 1474 ha. Si en 1969, on cultivait encore du blé, de l’avoine ,du seigle, de l’orge, même du tabac, maintenant c’est la culture du maïs qui occupe 64 % de la surface. Pour beaucoup d’agriculteurs, c’est une céréale valorisée par l’élevage hors sol : volailles, palmipèdes gras, porcs...Il faut ajouter pour la commune le maïs fourrage pour l’ensilage. Le reste comprend les prairies pour faire pacager le bétail et les prairies artificielles pour l’ensilage. Actuellement les jachères imposées aux agriculteurs modifient le paysage, la baisse du prix du maïs compromet leur avenir.

     Graphique de l’évolution du nombre d’agriculteurs.

 

 

 

L’ELEVAGE

L’élevage bovin

     Avant 1970, on trouvait des bovins dans toutes les fermes. Il s’agissait en général de petits troupeaux, de 4 à 23 bêtes. Quelques vaches laitières fournissaient du lait pour les besoins de la famille et pour la vente au laitier qui faisait le ramassage. Actuellement, la baisse du cheptel s’est confirmée ; seuls, quelques agriculteurs se sont spécialisés dans la production de vaches laitières ou de bêtes pour la viande. L’ALMA soutient les éleveurs dans leurs efforts d’amélioration de l’état sanitaire (mesures de prophylaxie obligatoire). Les races élevées sont : la Blonde d ’Aquitaine, la Limousine, la Frisonne, la Frisonne Hostein. Les cheptels de vaches laitières vont de 6 à 38, et les cheptels de bêtes à viande de 8 à 120, environ.

L’élevage porcin

     En 1969, l’élevage des porcs était très répandu. Chaque famille élevait un ou deux porcs pour sa provision. Quelques fermes avaient une ou plusieurs truies reproductrices, Le cheptel s’échelonnait de 2 à 50 bêtes. Actuellement, certains, mais ils sont de moins en moins nombreux, élèvent leur porc pour la provision. Deux porcheries importantes se trouvent sur le territoire de la commune : Pé à Pontaut, et Novoporc entre Mant et Samadet.

L’élevage ovin

     Si, autrefois, plusieurs agriculteurs avaient quelques moutons, maintenant, cet élevage est de plus en plus délaissé ; un seul subsiste chez Dupèbe.

L’élevage de chevaux

     Jusqu’en 1950, les chevaux ont occupé une grande place dans les fermes. La demande était importante pour tirer une voiture de promenade, pour être chevauché : c’était un moyen de déplacement rapide, pour tirer une voiture basse utilitaire avec laquelle on allait au marché vendre ses produits et acheter les provisions, pour tirer la voiture du meunier et du boulanger. En 1914 et 1939, les chevaux furent réquisitionnés pour l’armée. Les mules, mulets, ânes étaient également utilisés. Les mules servaient notamment au débardage du bois. Actuellement, un seul agriculteur élève des chevaux pour la vente, d’autres familles en ont un ou deux pour leurs loisirs.

L’élevage des volailles

     Chaque ferme élève des poules et des poulets pour la consommation familiale. L’excédent est vendu. Les oies et les canards sont gavés pour le foie gras et le confit. De nos jours, l’élevage hors sol des volailles apporte à l’agriculteur un revenu indispensable. Plusieurs exploitants élèvent des poulets en liberté par bandes de 4000, 8000, 12000, même plus de 20000; ils font également des chapons pour Noël. Actuellement, ils sont au moins une dizaine à avoir cette activité : les familles Bernadet, Beyris, Ducoussau, Duprat, Jean, Langlade, Moncoucut, Pé, Prévost, Prugue, Vincent. D’autres, élèvent des canards prêts à gaver, ou des dindes, ou des pintades : chez Baraille, Beyris, Dupèbe, Dussire, Jean, Lamaignère, Poudenx, Prévost, Vincent. Un important élevage d’oies reproductrices, 2000 environ, se trouve chez Philippe Castaing. Deux conserveries transforment les canards, Castaignos Jacques et Prugue Michel.

Elevage de canards

Elevage de poulets

 

 

 

LES ACTIVITES NON AGRICOLES D’HIER A AUJOURD’HUI

 

     A la fin du XIXe siècle, jusqu’en 1950, les artisans étaient très nombreux dans le village. Nous avions :

     Le boulanger : Venue de Saint-Sever au début du siècle, la famille Salles fournit encore le pain à Mant et ses environs.

     Au début Augustin Salles, père de René et Grand-père de Claude avait son habitation et son fournil chez Darzacq. Ensuite, il a acheté la maison Laplace et fait construire la maison actuelle en 1929.

     Les maçons étaient nombreux : B. Lamaignère (père de Raymond ) Poulage Franchin (grand-père et père d’Yvette Dubroca ) Courrèges ( grand-père et père de Raoul ) Simon à Cazenave, Momas Alexandre.

Le soufflet de forge chez Roger Dubroca

 

     Les forgerons : Duluc au Cassou en 1830, Barréou (maison démolie à côté de chez Castaing), Ducournaou (Roger Dubroca ) décédé récemment.

     Le charron : Lalanne dont la famille habitait entre Cassédou et Guibardéou avant de s’installer à Peins.

     Les charpentiers : Momas Titin, Naury Joseph au Marlat, Duluc Alban.

     Les couturières : Maria Martuing, Berthe Marsan, Jeanne Simon. Un tailleur travaillait au bourg à Laplace au XIXe siècle.

     Les scieries : au Moulin de Baillé, dans la plaine du Luy, à Laoulhè, chez Alban Duluc.

     Un sabotier exerçait au Baquè, (maison située à la place des arènes).

     Chez Legouassé, le métier de cordonnier s’est transmis de père en fils.

     Un tisserand travaillait à Castetbert. La culture du lin était répandue au siècle dernier; plusieurs femmes exerçaient la profession de tisserandes. Le métier à tisser de Castetbert se trouve au musée de Dax. (renseignement donné par Madame Laborde, institutrice retraitée).

     Professions libérales : dentiste à Pontaut (plutôt "arracheur de dents") ; vétérinaire à Larquier.

     Epiciers : chez Castaing, Loueilh, Mimbielle, Salles.

     Aubergistes : A Lacoste (où habite la famille Lailheugue) au Tropinal,( maison en ruine), Chez Loueilh, chez Mimbielle.

     Plusieurs quilliers permettaient aux hommes de se rencontrer : Barréou, Hounteyque, Momas, Mimbielle.

     En 1969, il n’y avait plus qu’un charpentier avec scierie : A Duluc; un plombier, électricien : G Lalanne ; deux maçons : R Lamaignère, A Momas; un cordonnier : H Legouassé : un boulanger épicier, R Salles; deux aubergistes : R Loueilh et G Mimbielle ; un forgeron : R Dubroca ; un marchand de fruits et légumes : H Darribère; un facteur : R Courrèges avec Agence postale et cabine téléphonique.

     Depuis une quinzaine d’années une fabrique de chaises en bois et paille créée par Joseph Godard emploie des ouvriers locaux et le travail à domicile de femmes pour le paillage.

     En 1995, le nombre d’artisans a considérablement diminué. La fabrique de chaises, sous l’impulsion d’Alain Godard, qui a succédé à son père décédé, a pris de l’extension en se diversifiant : fabrication de tables, tabourets, petits meubles. Elle emploie environ une quinzaine d’ouvriers. Nous avons encore une épicerie avec dépôt de pain que continue de tenir Marie Salles, un charpentier, Francis Duluc avec trois ouvriers, un électricien, Serge Martin. Une entreprise de pavoisement : drapeaux, guirlandes, panneaux publicitaires créée par J.L Le Blanc à Lahourtique, emploie deux ouvrières.

     Les auberges ayant fermé, la jeunesse gère de façon remarquable le bar communal, "la Bodéga" depuis dix ans. Beaucoup d’habitants de Mant vont travailler à Hagetmau, Pau et Mont-de-Marsan.

 

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