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FETES LOISIRS

La fête locale

     Tradition toujours respectée, la fête locale a lieu pour la Saint-Pierre, actuellement, le dernier dimanche de juin. Elle débute le vendredi soir, avec le "passe-rue", défilé des musiciens, de la municipalité, de la jeunesse et des enfants. Le repas communal servi au Hall des Sports se termine par le bal. Le samedi matin, le steak traditionnel réunit tous les bénévoles qui entretiennent les routes pendant l’année. Parfois l’association de chasse (ACCA) organise un ball-trap. En 1993, une mini-fête des jeux très appréciée a diverti grands et petits. Le soir, le bal qui dure jusqu’à l’aube, attire toute la jeunesse des environs. Le dimanche matin, après la messe en musique, a lieu la cérémonie à la mémoire des enfants de Mant morts pour la France. Un nouveau "passe-rue" parcourt la rue du village, puis c’est l’apéritif à la "Bodega". L’après-midi, dans les arènes Jean de Lahourtique, la course landaise formelle attire toujours de fidèles tauromaches. Des vaches dressées au combat sont opposées aux hommes, qui doivent d’un bel écart souple esquiver l’assaut de l’animal. Egalement, le sauteur, les pieds dans un béret, exécute un saut périlleux élégant au-dessus de la vache.

     Le soir, le bal clôture la journée. Le lundi matin, des jeux organisés pour les enfants attirent du monde : pêche à la ligne, course en sac, aux œufs, etc. L’après-midi, nouvelle course ; cette fois le spectacle tauromachique est animé avec ferveur et talent par la jeunesse : course à la cocarde, la barrique, la piscine...

 

Course du lundi

     Malgré les coups, les contusions, nombreux furent au cours des décennies passées, ceux qui ont laissé le souvenir d’avoir effectué de beaux écarts, d’avoir animé ces spectacles récréatifs qui restent dans la mémoire des anciens. Actuellement, Mant est toujours un village tauromache, avec une jeunesse enthousiaste, qui organise au printemps, la fête des mimosas : paseo, course d’amateurs avec vaches et taurillons. Depuis l’an dernier, pour les fêtes de la Saint-Pierre, l’encierro dans la rue fermée aux deux extrémités, avec plusieurs passages rapides des vaches, mais sans incidents, a attiré davantage de monde.

Dernièrement, à l’occasion de la venue des Camarguais de Clarensac qui avaient reçu les Mantois, un encierro a été organisé.

 

"Le pèle-porc"

Le pèle-porc chez Mimbielle

Le pèle-porc chez Mimbielle

Le pèle-porc chez Loueilh 1940

 

     La tuaille du cochon était dans les fermes landaises un jour de liesse pour lequel, on conviait parents et amis. Chaque famille abattait le porc par nécessité, pour avoir la provision de viande de l’année. Le pèle-porc avait lieu en hiver de décembre à février. L’animal, tiré de sa loge, grâce à une corde attachée à son groin était saigné sur la maie retournée. Vidé de son sang, mis dans la maie, l’eau très chaude versée sur l’animal facilitait l’arrachage des poils. Un jeu de chaînes, tiré alternativement soulevait le porc pour que l’eau imprègne tout son corps. Les ongles étaient arrachés avec des tenailles, les poils rasés avec des couteaux ou des racloirs. Ensuite, le boucher qui était un voisin ou un ami, aidé de plusieurs hommes dressait l’animal sur une échelle, l’ouvrait pour enlever les viscères. Les femmes lavaient soigneusement les intestins, faisaient cuire la viande pour préparer les boudins. Un repas copieux : bouillon vermicelle, pot-au-feu, sauce, rôti, dessert, café arrosé d’eau-de-vie, réunissait tout le monde. Les invités jouaient aux cartes tard dans la soirée, quelquefois jusqu’à l’aube.

     Le lendemain, le boucher découpait le porc : lard, jambons, épaules, ventrêches, "coustoun" (les côtes), la viande pour les saucisses, le pâté, le saucisson, les longes pour le confit conservé dans des pots en grès, remplis de graisse.

La noce landaise

     L’invitation au mariage se faisait par les "casse-can" ainsi nommés car ils portaient une canne pour éloigner les chiens et pour l’orner de rubans. Par deux, ils partaient en tournée convier parents et amis pour assister à la messe et au repas de noce. Dans le déroulement de l’invitation, on observait un rituel strict qui consistait à prononcer des phrases toutes préparées; (cela se fait encore aujourd’hui à la campagne). Dans chaque maison, on leur offrait à boire ou à manger selon l’heure. La maîtresse de maison ajoutait un ruban à chaque canne que l’on accrochait au drap placé derrière les époux, dans la pièce, autrefois la grange, où était servi le repas. Ce repas était d’ailleurs très consistant, surtout que chaque invité se faisait un devoir d’apporter des victuailles et du vin pour corser le repas. On appelait ce cadeau le "présent". De nos jours, les cadeaux pratiques faits aux époux leur permettent de s’installer. Le repas se composait généralement de "bourrit, saouce, roustit, crème et pastis", c’est à dire : potage, pot-au-feu, sauce, rôti, vin de la propriété. Pour le dessert, la tarte feuilletée ou le pastis cuit dans le four à pain terminait le repas. Ensuite, on dansait, on se restaurait, on dansait encore. La nuit, les amis des mariés, les voisins leur portaient des tranches de pain grillé, des gâteaux qui baignaient dans du vin : c’était la roste. De nos jours, cela se fait encore pour certains mariages mais avec de la sangria ou d’autres boissons. Le lendemain, la "renoce" réunissait proches parents et voisins. C’était encore l’occasion de faire un repas copieux et de danser. Les préparatifs du mariage et les rangements qui suivaient, prenaient plusieurs jours. Tout se déroulait dans la joie, la bonne humeur, la convivialité. De nos jours, la vie moderne ne permet plus de consacrer autant de temps aux festivités ; les mariages sont toujours malgré tout l’occasion de belles cérémonies et de bons repas.

Noce dans les Landes

Noce dans les Landes

 

 

LES ASSOCIATIONS

     A cette époque où l’on déplore la dégradation des relations humaines, la vie associative est indispensable. C’est ainsi que depuis plusieurs années les associations animent le village.

Le Comité des Fêtes

     Ce comité s’investit activement pour l’organisation et la gestion de la fête locale.

La société de chasse

     Dès le 26 septembre 1961, le conseil municipal décide la création d’un comité de chasse sous la direction de Roger Loueilh, Joseph Castéde, Jacques Castaing. Ce comité est remplacé en mai 1974, par l’Association de Chasse (l’ACCA) dont les fonctions sont de gérer les réserves, de fixer le plan de chasse, le nombre de chevreuils à tuer, d’organiser les battues au renard et au sanglier, de lâcher le gibier dans les différents quartiers avant l’ouverture de la chasse. D’ailleurs, les chasseurs doivent veiller à la bonne santé de la faune sauvage. La chasse, spécificité locale découle d’un art de vivre qui retient et fait revenir les gens au pays. Les chasseurs landais s’opposent parfois aux directives de Bruxelles pour des chasses traditionnelles car ils veulent conserver des pratiques ancestrales. La chasse peut être un élément important du développement d’activités diverses.

     L’ACCA de Mant, pour sa trésorerie organise différentes manifestations : concours de belote, ball-trap, repas du chevreuil ou du sanglier. Ces repas pleins de chaleur, d’ambiance où chacun raconte ses exploits permettent aux habitants de se rencontrer. La chasse à la palombe est particulièrement appréciée surtout lorsqu’on a une palombière bien aménagée avec de longs tunnels des postes de guet, des cabanes au sommet des arbres. Pour attirer les oiseaux sur les arbres d’abord, sous les filets ensuite, on se sert d’appeaux. Ce sont des palombes prises vivantes l’année d’avant et préparées au rôle qu’elles jouent. Ces appeaux liés sur les raquettes, les yeux cachés, montés au sommet d’un arbre, sont agités dès qu’un vol de palombes approche. Souvent le vol hésite, tournoie, puis se pose près des appeaux immobilisés. C’est le moment de tirer et d’aller chercher les belles palombes ensanglantées. D’autres appeaux attirent les palombes au sol. Chez Maurice Beyris, neveu d’Omer Prévôt, des bassins pleins d’eau les attirent et les filets se referment sur elles, mais cette chasse n’est pas toujours fructueuse. Les appeaux sont gavés de féveroles de bouche à bec et gardés sur des supports.

Omer Prévot : préparatifs des appeaux

Omer Prévot : gavage (bouche à bec) des appeaux

 

L’Association Sportive Mantoise

     Déjà, avant la dernière guerre, une équipe de basket organisait des rencontres sur le terrain du Sarthou.

Equipe d'avant guerre

Equipe de 1980

 

     Après la guerre, la jeunesse a de nouveau, dès 1950, créé des équipes, repris l’entraînement, joué en championnat des Landes et en UFOLEP. L’Amicale Sportive Mantoise créée en septembre 1961, déclarée le 26 décembre de la même année avait pour comité de direction Joseph Godard, Albert Pé, Albert Prugue, Maurice Audigeos, Robert Moncoucut, Roland Geyre, Jean Latapy, Ernest Lafourcade. Les rencontres ont lieu dans les arènes, puis en 1971 sur l’emplacement du Hall des Sports. Après avoir eu plusieurs équipes avec uniquement, les jeunes de la commune, actuellement, des joueurs des autres villages, viennent compléter les équipes locales.

     En 1996, les deux équipes seniors masculins sont montées au niveau supérieur : la première en excellence et la réserve en deuxième série. Cela traduit la bonne saison faite par l’ASM. L’essentiel maintenant est d’assurer le maintien malgré les matches plus difficiles. L’équipe féminine où règne une bonne ambiance, fait des efforts. Quant aux benjamins et aux poussins, ils assureront la relève.

L'équipe féminine de basket (1996)

 

L’Association Culturelle et Artistique Mantoise (Site de l'ACAM)

     Depuis quelques années, l’idée de créer une association germait au sein d’un petit groupe : Eliane Martin, Maïté Ponneau et Béatrice Lataste. L’implication de nouveaux arrivants Marie-Christine et Michel Billard les a encouragées. C’est ainsi, qu’après avoir présenté le plan d’association intergénération lors d’une séance du Conseil Municipal, l’assemblée fondatrice a réuni le 27 novembre 1992 une trentaine de participants. L’ACAM a été déclarée à la préfecture le 22 décembre 1992. Le premier bureau était constitué de Marie-Christine Billard, Odette Castaignos, Irène Dumartin, Michel Dumartin, Ghislaine Gérardot, Béatrice Lataste, Pierrette Le Gall, Eliane Martin et Maïté Ponneau, sous la présidence de Michel Billard.

     Les activités sont nombreuses et variées. Le samedi matin, pendant l’année scolaire plusieurs animatrices bénévoles animent des ateliers qui permettent aux enfants, dès l’âge de sept ans, de développer leur sens créatif : pâte à sel, pyrogravure, peinture sur tissu ou sur des œufs d’oie, calendriers de l’Avent, sculpture, fleurs séchées, etc.

     La Chorale "Enchant’Mant" qu’anime bénévolement Marie-Claude Cinelli regroupe plus de vingt cinq choristes une soirée par semaine. Au début, elle a très vite présenté un répertoire varié à Saint-Pierre-du-Mont, au Noël des personnes âgées du complexe social de Hagetmau, pour la Fête des Mères à Mant. Elle s’est lancée ensuite dans des rencontres plus importantes.

     Les 13 et 14 janvier 1996, l’ACAM a organisé un festival de chorales dans l’église très bien aménagée à cet effet. Ce fut pour tous un véritable régal d’écouter la chorale "A travers chants" d’Aigrefeuille (17), "Chants liturgiques" d’Urgons-Benquet, la chorale liturgique des huit paroisses et "Enchant’Mant". Ces choristes nous ont ravis à travers la musique classique, moderne, religieuse, profane des temps anciens et actuels. Le 12 octobre 1996, la chorale s’est à son tour rendue à Aigrefeuille pour un festival dont nous gardons un excellent souvenir, tant par l’accueil qui nous a été réservé que par les chants variés qui nous ont charmés.

     Le Cercle de Rencontre organise des réunions conviviales pour tous ceux qui aiment la belote, le Scrabble, les chiffres et les lettres, et d’autres jeux de société. Depuis novembre 1996, une deuxième rencontre intergénération permet à celles qui le désirent de participer à des ateliers, pour le moment, la peinture sur tissu, et plus tard d’autres activités.

     L’ACAM organise des sorties : parapente, rafting, Futuroscope, randonnée pédestre, voyages touristiques, etc., des manifestations : concours de pêche, pétanque.

     Le 10 septembre 1994, Michel Billard s’est dépensé pendant des mois et je l’en remercie pour organiser une grande Fête des Jeux. Il a su former une bonne équipe et faire participer beaucoup de volontaires (156 dont 123 Mantois) pour que cette manifestation soit une réussite. L’accès gratuit à ces activités sportives et ludiques n’a pas déçu le public varié allant des jeunes aux personnes âgées (1800 personnes). Ce fût une grande journée "sport famille ": canoë, ball-trap laser, équitation, vtt, judo, danse, tir à l’arc, échasses landaises, escrime, etc., baptêmes de l’air en hélicoptère ou montgolfière captive, largages de parachutistes, groupe folklorique, magiciens et de nombreux petits jeux pour jeunes et moins jeunes proposés par Jeunesse Aquitaine Sport pour Tous de Bordeaux. Le petit train de Dax était aussi de la fête puisqu’il promenait inlassablement les visiteurs et les Mantois...

 

     Depuis 1995, L’ACAM a créé une classe de piano et en 1996, une classe de guitare. Enfin le Club photo a ouvert ses portes le samedi 5 octobre 1996 pour les passionnés de photographie noir et blanc, diapo et couleur.

Concours de pêche organisé en 1996

 

L’association de danse

     L’Association "Chaloss’Dance" créée par Line Dujardin qui donne des cours de Modern’Jazz" tous les vendredis à Mant et deux autres jours à Malaussanne et Geaune.

 

 

 

CONCLUSION

     Ainsi s’achève cette étude de Mant, qui sera la mémoire du village pour que les générations futures prennent conscience de la vie de leurs ancêtres. Nos aïeux, même s’ils n’avaient pas le confort, la vie facile, l’argent, prenaient le temps de se réunir, de se rencontrer, de s’entraider, de vivre.

     Pour présenter ma monographie, j’ai adopté une simplicité de langage accessible à tous et les illustrations photographiques permettront de garder davantage en mémoire le passé lointain et récent. J’espère n’avoir rien négligé pour évoquer les particularités essentielles de la vie du village, pour faire connaître et son histoire et les réalités économiques. Ce petit ouvrage doit faire s’opposer dans l’esprit de tous, les deux visions, la précarité dans laquelle vivait la plupart des habitants de Mant de jadis, et la prospérité d’aujourd’hui. J’espère que malgré le vieillissement de la population, le départ de beaucoup de jeunes, Mant saura attirer de nouveaux habitants pour garder son identité.

     Quels sont mes souhaits? Que la municipalité continue d’être à l’écoute de ses habitants, que les volets de l’école restent ouverts et que l’on entende les cris joyeux des enfants pendant la récréation... Que les associations organisent des manifestations pour animer davantage le village, qu’espaces verts et fleuris le rendent plus attrayant.

     Pour terminer, je rends hommage à tous ceux qui ont fait de Mant, mon village d’adoption, un lieu accueillant où il fait bon vivre.

Mant, Février 1997.

 

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